
Symptômes, diagnostic et évolution de l’AOMI
L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est une maladie chronique des artères qui affecte principalement les jambes. Elle est causée par une accumulation de dépôts graisseux (athérome) dans les artères, entraînant un rétrécissement du flux sanguin. L’AOMI évolue lentement et peut passer inaperçue pendant des années. Reconnaître ses signes précoces et poser un diagnostic à temps permet de prévenir les complications graves, notamment les amputations ou les accidents cardiovasculaires.
Les premiers signes : douleurs à la marche
Le symptôme le plus fréquent de l’AOMI est la claudication intermittente. Il s’agit d’une douleur qui survient dans les jambes, souvent dans les mollets, au bout d’une certaine distance de marche. Cette douleur ressemble à une crampe musculaire, disparaît rapidement au repos, puis réapparaît à la reprise de l’effort. Ce phénomène traduit une insuffisance d’apport en oxygène liée à une mauvaise circulation sanguine.
La distance de marche sans douleur diminue au fil du temps. La claudication peut devenir invalidante si elle n’est pas prise en charge. Chez les patients diabétiques, les douleurs peuvent être moins perceptibles, retardant parfois le diagnostic malgré la présence d’une atteinte artérielle significative.
Douleurs au repos et signes avancés
À un stade plus évolué de l’AOMI, les douleurs peuvent survenir même au repos, notamment la nuit. Elles touchent généralement les orteils ou la plante des pieds. Ces douleurs, souvent décrites comme des brûlures ou des picotements, traduisent une ischémie sévère : les tissus ne reçoivent plus suffisamment d’oxygène, même sans effort physique.
Ces douleurs peuvent être soulagées temporairement en gardant les jambes pendantes en dehors du lit, ce qui améliore légèrement la circulation par gravité. Cependant, la persistance de douleurs de repos pendant plusieurs jours est un signal d’alerte majeur qui nécessite une consultation médicale urgente.
Signes cutanés et complications trophiques
L’AOMI peut également entraîner des modifications visibles de la peau. Celle-ci devient plus pâle, froide, parfois plus fine ou plus fragile. La pousse des poils peut ralentir. Dans les cas les plus graves, des plaies apparaissent, notamment au niveau des orteils, du talon ou de la cheville. Ces ulcères cicatrisent difficilement à cause de la mauvaise irrigation sanguine.
En l’absence de soins adaptés, ces lésions peuvent évoluer en gangrène, nécessitant parfois une amputation partielle ou complète du membre atteint. Le suivi médical doit donc être renforcé dès l’apparition de ces signes.
Diagnostic : comment détecter l’AOMI ?
Le diagnostic de l’AOMI repose sur plusieurs étapes. L’examen clinique permet de rechercher une diminution ou une absence de pouls au niveau des pieds ou des chevilles. Un test simple appelé IPS (index de pression systolique) permet de comparer la pression artérielle à la cheville à celle du bras. Un IPS inférieur à 0,90 est un indicateur fiable d’une atteinte artérielle.
Des examens complémentaires sont ensuite prescrits selon la situation : un écho-doppler des artères pour visualiser les zones de rétrécissement, une épreuve de marche pour évaluer la distance de claudication, ou encore une angiographie si une intervention est envisagée.
Une maladie qui évolue silencieusement
L’AOMI progresse souvent lentement, mais sa gravité ne doit pas être sous-estimée. Même en l’absence de symptômes marqués, le rétrécissement artériel peut s’aggraver et entraîner des complications irréversibles. Sans prise en charge, environ un tiers des patients peuvent évoluer vers une ischémie critique, mettant en danger la viabilité du membre inférieur.
Par ailleurs, l’AOMI est un marqueur de risque cardiovasculaire global. Les personnes atteintes sont plus exposées aux infarctus du myocarde et aux accidents vasculaires cérébraux. D’où l’importance d’un suivi régulier et global.
Surveillance et prévention des complications
Le suivi médical de l’AOMI comprend des bilans réguliers pour évaluer l’évolution de la maladie et ajuster la stratégie thérapeutique. Cela inclut la surveillance de l’IPS, des examens d’imagerie, ainsi que des consultations spécialisées si besoin.
Des conseils d’hygiène de vie sont systématiquement associés au traitement médical : arrêt du tabac, activité physique adaptée, alimentation équilibrée, gestion du diabète, de l’hypertension et du cholestérol. Le respect de ces mesures permet de ralentir la progression de la maladie et de réduire les risques d’hospitalisation ou d’amputation.
Source : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/arteriopathie-obliterante-arterite-des-membres-inferieurs/symptomes-diagnostic-evolution